"Nous, on ne "mate"pas…" en porte à porte, discussion sur l'univers carcéral (2)

Cette rencontre avec ce couple était passionnante, parce qu’il est toujours savoureux de faire des rencontres qu’on n’aurait pas imaginées et qui font voler en éclat les idées préconçues qu’on avait sans même s’en rendre compte.
On a parlé aussi de souvenirs d’enfance. Du bassin minier, du père mineur qui avait juré que son fils n’irait pas au fond. Que coûte que coûte il n’irait pas. On a parlé du paternalisme des mines qui parfois frôlait l’esclavage. De ce que tout cela a engendré comme lourd héritage.
Ce père mineur qui avait eu une vie de labeur et de mise au ban, de travail de forçat, parce que, communiste, il avait été fervent acteur des grèves de quarante huit, et qu’il avait remis ça en soixante trois. Le monsieur nous raconte ce souvenir d’enfance très particulier quand il était parti à Paris, en pension dans une famille, le temps que la grande grève de quarante huit prenne fin. On a parlé des souvenirs des corons de Bully et d’ailleurs, ces souvenirs collectifs qui soudaient une communauté de travailleurs, celui des premiers départs en vacances, les petits bouts de système D, celui de la lessive du lundi, du grand baquet d’eau, de lessive, et toute la fratrie, au bain, les uns après les autres.
Pour ce beau moment de riche discussion, pour l’enthousiasme et la capacité à partager, pour ces souvenirs partagés, pour l’ouverture, merci.

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