les pendules à l'heure

Le temps est un point dans le temps. Tout ce qui arrive, arrive en même temps. Tout ce qui est arrivé, arrive dans l’instant. Comment peut on vraiment se rendre compte de ce qui est passé et qui ne serait pas en train de se passer maintenant. C’est parce qu’on y pense que ça existe. J’avais été frappé par un article dans la Voix du Nord à Lens au moment de l’Instantané au lycée Béhal. HVDZ retourne au lycée. Quand on fait les Instantanés dans les lycées, j’ai l’impression de n’avoir jamais quitté le lycée. Et que les lycéens sont les mêmes. Lycéens pour toujours. Pour les siècles des siècles. Comme si ces lycéens, ces professeurs avaient depuis toujours existé à cet endroit là. Le temps est immobile. Peut être que ça tient tout simplement à l’idée que le temps ne se voit pas (ou que ça rappelle des moments forts de sa propre existence. L’émotion dans ce cas là se fiche bien de savoir si c’est maintenant  ou sept ou huit, vingt ou trente ans auparavant). D’où cette inquiétante étrangeté de n’avoir pas avancé. Ou de n’avoir rien fait, n’avoir pas changé en vérité. Puisqu’au bout du compte on n’a jamais l’impression que d’être dans le temps présent. Quel que soit le temps accumulé! C’est impossible de se rendre vraiment compte de ce qu’on a accumulé. C’est sans doute ça qu’on appelle la fuite en avant. L’envie d’en faire toujours plus sans savoir jusqu’où aller trop loin. C’est la peur du vide ou d’être abandonné (on devrait en avoir assez avec toutes ces histoires) et de ne plus savoir si ce qui a eu lieu, a vraiment eu lieu. Alors on se refait le film et on a tous les âges et toutes les émotions à la fois. Pourtant quelque chose a changé. Puisqu’on mange à la cantine des professeurs et qu’on va et vient dans le lycée comme on veut. Parfois on a cette impression quand on fait une intervention dans une classe qu’on est assis là devant nous, nous mêmes (cf les pas de couloir de Jérémie). Que c’est à nous mêmes qu’on s’adresse et qu’on détourne la tête vers l’extérieur quand on nous regarde pour ne pas être reconnu. On n’a pas passé l’âge. Bergman disait, à la fin de sa vie, quand je me regarde j’ai l’impression de voir un vieil homme en pantalons courts. (les Fraises Sauvages, de Irgman Bergman. C’est pas joyeux, mais ça remet les pendules à l’heure!)

0 réflexion au sujet de « les pendules à l'heure »

  1. ce point ne serait il pas le centre -Kern- de la personnalité, le Moi – das Ich -un centre sprirituel – geistig- qui forcement se trouve en dehors du Temps ou plutôt relie tout dans un instant .Il concentre tout au delà de la vie et de la mort sans doute.On est enfant et vieillard « en même temps »; mais alors qu´est ce qui change ou a changé ou changera?Das ist die Frage…

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