maggie

La sixième est passée. On a joué hier soir. On a croisé les élus de la ville de Maisnil les Ruitz d’où Maggie qui travaille avec nous est originaire. On va faire une Veillée à Maisnil les Ruitz et Ruitz et Houchin au début du printemps. Les gens sont venus pour se rendre compte de ce que représente une Veillée. On dirait que les Atomics permettent de mieux comprendre les Veillées. Notre travail est lié. Maggie connaît un monde fou à Maisnil. On pourrait faire une veillée autour de Maggie qui serait le fil rouge de notre présence à Maisnil. Hier on a bougé pas mal de séquences dans le spectacle. Du coup hier soir on a un peu savonné. On a bougé trop de choses dans l’après midi et on n’a pas eu le temps de se faire aux changements. On a raté une séquence complète. On n’aurait pas dû faire tant de changements en quelques heures avant de jouer. Mais c’est difficile de connaître les limites. Jusqu’où on peut changer. On se dit, on continue à chercher, il ne faut pas que ce soit tous les jours pareils, il ne faut rien figer. Et on perd la notion des limites. On était furieux hier soir. On avait du mal à parler avec les gens. On aurait voulu exploser.  Faire le clown. Et mourir dans un éclat de rire. Pourtant ça fait partie du travail; on discute avec les spectateurs pour envisager d’autres manières de faire l’art et la culture. Plus démocratiques. Le spectacle est le prétexte à toutes ses conversations. Mais on s’est dit qu’on n’avait pas joué comme on aurait dû. Et ça nous obsédait. Mais c’est pas comparable avec ce qui s’est passé lundi dernier où c’était très violent. Les réactions des spectateurs, je veux dire. On aurait voulu disparaître dans un trou de souris. Hier on n’avait plus qu’à s’en prendre à nous mêmes. Du coup ce matin encore on est en colère. Quand tu penses à tout ce monde qui travaille tant sur les Atomics. Tous les jours. De dix heures du matin jusqu’au bout de la nuit. Tu te dis que t’as pas le droit de rater une séquence complète dans ton spectacle. Tu te dis, si déjà tu faisais ton boulot correctement, jusqu’au bout. Si déjà tu pensais qu’on ne fait pas mille changements en un après midi parce que tout le monde va s’y perdre, forcément, tu pourrais réclamer un peu plus de… Oh je ne sais pas quoi en fait. On s’est calmé dans la voiture en rentrant. On s’est perdu sur les routes du bassin minier. Exprès. On est passé devant la clinique de La Clarence. L’endroit est magnifique. Dans la nuit. J’ai pris ma drogue jusqu’à Calonne Ricouart.  On s’est retrouvé à Calonne Ricouart dans la côte de La Clarence. Après j’ai tourné vers Divion. Par la chaussée Brunehaut.  On est mardi et faut se reprendre. Faudrait revoir les danses. Mais aujourd’hui on ne change rien. Juste revoir ce qu’on a fait hier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.