peau de chagrin

Les Atomics, c’est dans huit jours. On va mettre les bouchées doubles cette semaine pour bien accueillir le public dès dimanche soir. Dimanche prochain on fera une petite générale. Cette semaine semaine on va rappeler les gens dans les quartiers du bassin minier où on a fait des Veillées et les professionnels de partout. Mettre toutes les chances de notre côté pour que le travail qu’on a fait soit vu. Les Atomics, Phase 1. Forme de laboratoire avancée. Des comédiens, des acrobates, des danseurs, des plasticiens. Tout ça a démarré a l’initiative de Culture Commune. Et puis maintenant il va y avoir le Louvre à Lens. Au milieu des cités ouvrières. Dans les cités, dans les corons, on n’allait jamais au musée. On a toujours cru qu’on n’y comprendrait jamais rien et que de toute façon ça n’était pas fait pour nous intéresser. Parfois ma mère me disait attention, l’école ça pourrait te mettre des idées dans la tête qui ne sont pas pour toi. C’est ce que je dis en introduction au spectacle. Quand je viens pour la première fois au micro. Si on garde les choses en l’état. Si on ne décide pas dans les quelques jours de répétition qu’il nous reste de tout changer. Howard, le chorégraphe revient dès mercredi. Et tout l’équipe sera à pied d’oeuvre  jeudi matin. On répète jeudi, vendredi et dimanche. Pas samedi parce qu’on n’a pas le droit de travailler plus de six jours de suite. C’est la loi. Parce qu’on joue du lundi au vendredi. Cinq jours plus dimanche la répétition et la générale. On n’a pas le droit de faire travailler davantage les salariés. Quand on pense aux droits des travailleurs qu’on réduit comme peau de chagrin, on peut respecter ça tout de même. Sinon c’est indécent. C’est pas parce qu’on fait de l’art qu’on peut se croire tout permis. Sous prétexte qu’on fait de l’art. On vit dans un système où tous les prétextes, tous les chantages, toutes les culpabilités sont utilisés pour exploiter les travailleurs. On n’a plus peur de rien. Les manifestations énormes de cet automne n’ont rien changer à la réforme des retraites. Dès lors, tout est possible. Les gens ne sont pas entendus. Et se sentent méprisé et impuissants. On leur dit que tout est de leur faute. Ou que c’est la fatalité, la mondialisation ou les trente cinq heures… C’est à se demander quel tour ça va prendre. Tout ça. Avant hier la veillée d’Hénin Beaumont a été confirmée.

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