franck lepage-carnets de route-

L’art contemporain c’est l’humour des riches. C’est Franck Lepage qui disait ça. Pendant le stage qu’on a fait avant qu’on démarre les répétitions des Atomics Phase 1. Et quand il parlait de Boltanski, c’était forcément de Luc Boltanski. Pas de son frère, Christian Boltanski. Luc Boltanski est sociologue. Christian Boltanski est artiste plasticien. Frank Lepage semblait détester Christian Boltanski. Il le traite comme un usurpateur. Comme une fabrication du marché de l’art. Un énorme mensonge. Une duperie. J’ai cherché pendant des années et essayé de comprendre quelque chose à l’art contemporain dont on est totalement coupé quand on est du monde ouvrier. A moins d’avoir fait des études d’histoire de l’art. J’avais cru progresser ces dernières années. Etre en mesure de m’y repérer tant bien que mal. Lire et m’abonner aux revues spécialisées. Et Franck Lepage fout tout par terre. On était allé voir l’exposition de Boltanski à Paris, l’année dernière au Grand Palais. On était admiratif. Subjugué. Et Frank Lepage nous dit que ce n’est qu’une histoire d’argent. De spéculation. Et qu’on est bien bête de se laisser prendre au jeu des riches. Si on va visiter l’expo d’art contemporain, la route de la soie qui a lieu à Lille en ce moment, au Tri Postal, on ira en rasant les murs. On va avoir honte maintenant. Et puis après on n’ira plus. Avant on se disait qu’on n’ y connaissait rien à l’art contemporain et que ce n’était que pure ignorance. Qu’on n’avait pas fait d’études et tout le bazar. Mais en fait, c’est fait pour nous en foutre plein la vue et nous rabaisser davantage. L’art serait forcément au service d’un système. Le capitalisme en l’occurrence. Pour servir des intérêts privés. Et dans l’enjeu des luttes de classes l’art contemporain permettrait aux riches de se distinguer, de cultiver leur complexe de supériorité. Et de se faire de l’argent. En permettant ici ou là aux pauvres d’assister à des expos où tu te dis, non seulement ils sont riches mais en plus ils comprennent des choses que toi tu comprendras jamais. Parce que tu ne sais pas ce qui est beau…

Quand je pense que quand j’ai quitté les corons je ne savais même pas que l’histoire de l’art ça existait. Et les gens qui faisaient des études d’histoire de l’art, pour moi c’était un étonnement absolu.

Didier a fait une super impro d’art contemporain pendant les Atomics où il est sur une table, allongé sur des pommes et il dit ce que sa mère en penserait si elle le voyait… A bien y regarder aujourd’hui on se dit que c’est elle qui a raison. Et maintenant? On fait quoi?

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