Les veillées c’est comme si on rajoutait un nouveau chapitre à chaque nouvelle veillée. Une forme qu’on ne finirait pas d’approfondir; ça nous rappelle toute proportion gardée et dans un genre complètement différent ce que faisait J. Grotowski quand on a eu l’occasion de le rencontrer. A l’époque nous étions encore au Ballatum Théâtre. J. Grotowski était installé à Pontedera en Italie. Pendant des années avec les comédiens qui travaillaient avec lui, des acteurs de toutes les nationalités qui pouvaient rester six mois ou des années, il travaillait sur ce qu’ils appelaient une forme. Toujours la même qu’il voulait rendre toujours plus juste. C’est une autre démarche que la nôtre puisque très ouverte sur les cultures populaires du monde entier, le travail était pratiqué en un lieu isolé et rares sont les gens qui ont pu assister à des démonstrations. Mais c’est l’idée de revenir sur une même forme en permanence pour la remettre en question, la transformer à chaque nouvelle rencontre, à chaque nouvelle veillée qui est un peu similaire. On pense à ça comme pour trouver des correspondances entre les expériences vécues au fil du temps. La première fois qu’on avait rencontré J. Grotowski, c’était pour un stage qui regroupait des troupes de théâtre qui venaient de toute l’Europe. On était regroupé dans un château dans l’Avesnois, du côté de Maubeuge. Pas loin de la frontière belge.