Nos seuils comme des ailleurs

Un pas de porte… ce n’est rien, et c’est tout. Ce midi, avec Camille, Alexandre et Dorine, nous avons marché sans direction véritable — sinon celle du seuil, cet espace entre deux mondes. Devant chaque maison, une présence. Un être. Un souffle debout. Dix secondes de silence filmé, et déjà, l’infini. Il n’y avait ni mise en scène ni désir de paraître. Juste des gens, là, chez eux, au bord d’eux-mêmes.

Je regardais ces visages comme on lit un poème qu’on ne comprend pas tout à fait, mais qu’on ressent jusque dans les os. Leurs regards portaient une douceur presque ancienne, comme si le simple fait d’être vu les rendait plus réels. Il y avait de la lumière dans leurs silences. De la gentillesse dans leurs gestes retenus.

Oui, peut-être que tout cela ne servira à rien. Ou alors à cette seule chose : se souvenir que la beauté existe aussi dans un pas arrêté, dans un regard qui dure, dans la grâce muette d’un être humain devant sa propre porte.

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