Ce midi, c’étaient des pas de commerces. Camille, Lucas et Alexandre en éclaireurs sensibles, le corps à l’écoute, le regard offert. Dix secondes d’immobilité, face caméra,comme une présence posée dans le paysage. Puis dix secondes de mouvement, à peine esquissé, entre tension et légèreté. Un souffle, un geste, une trace.
Devant la fleuriste, au milieu des tiges et des parfums, un battement suspendu. À la boucherie, le poids du silence entre deux gestes de métier. Dans les allées de la supérette du centre, un pas glissé entre les rayons, un regard échangé entre deux clients. Chez les Frangines, un sourire accueilli. Et puis Madame et Monsieur Toufflin, là, présents, témoins bienveillants.
Un pas de commerce, c’est peu et c’est beaucoup. C’est poser le corps là où d’habitude il file. C’est prendre le temps dans des lieux où il manque toujours. C’est dire : « nous sommes là », sans mot, sans fracas. Juste par le regard, par l’écoute, par l’ancrage.
Et toujours, en filigrane, l’Atelier Média non loin. Comme point d’ancrage, comme base arrière. De là partent les gestes. Là reviennent les regards. L’Atelier est le cœur battant de ces pas discrets. Il donne l’élan, recueille les traces, assemble les images. Un pas de commerce, c’est aussi un pas vers l’autre, un pas depuis l’Atelier — ce lieu de passage devenu lieu de lien.