En passant rue de la Fesse

Ce matin, Martine et Marie avaient rendez-vous avec Caroline et Christelle de l’association Histoire & Nature. Juste avant de commencer l’interview, Caroline devait nous présenter Jean-Maurice Opigey, son voisin de 85 ans qui connait bien l’histoire de Croisilles. Jean-Maurice est aussi le propriétaire de la forêt au bout de la rue Jean Soille : c’était un ancien pâturage, et lorsqu’il est parti à la retraite en 2005, il a commencé à planter des arbres. Plus de 600 arbres ! Des frênes, des chênes, des merisiers, des tilleuls, des hêtres, des noyers et bien d’autres. Lors de notre balade d’hier, Bénédicte, Mourad, Dorothée et Lucille ont repéré le tapis de feuilles rouges et or : parfait pour tourner de belles images.

Alors on est allé toquer chez Jean-Maurice et Mado pour leur demander l’autorisation d’aller filmer, « oh oui, bien entendu! ». Ils sont dans leur cuisine, entourés de deux chats lovés sur le canapé, et de 79 autres chats, en bois, en porcelaine ou autre, une vraie collection ! On en profite pour papoter un peu.

Jean-Maurice est né à Croisilles en 1936, où ses parents se sont mariés un an plus tôt. Il a ensuite vécu une dizaine d’année à Avion, pendant la guerre, chez ses grands-parents, avant de revenir dans la ferme familiale, rue Jean Soille, anciennement rue de la fesse, lorsque son père, prisonnier de guerre, revient en France. Le mystère demeure entier concernant les origines du premier nom de la rue… ! Mado est arrivée en 1960 à Croisilles depuis Boisleux-Saint-Marc, elle aussi rue Jean Soille, la maison à côté de celle de Jean-Maurice. Ils étaient voisins, puis ils se sont mariés il y a 5 ans. A la ferme, lorsque Jean-Maurice était agriculteur, il y avait des champs mais aussi des vaches, des moutons, quelques grands chevaux de trait noirs pour labourer, et aussi des pigeons.

Ils ont retrouvés beaucoup de documents à la ferme de l’époque de la guerre, qui ont servi pour le livre de l’association Histoire & Nature. Il en profite pour nous parler de Monsieur Arbeltier, plumassier de métier, et ancien maire de Croisilles entre les deux guerres : il faisait des javelots et des arcs. On jouait beaucoup au javelot dans le nord de la France, Mr Arberltier construisait ces javelots, avec des plumes d’oies. Mado en avait un, mais il s’est perdu entre deux déménagements.

Jean-Maurice nous a ensuite montré un vieux mur, qui date d’avant la guerre, qui reste de ce qui n’a pas été détruit. On le voit de l’intérieur, dans une vieille parcelle de la ferme où il reste encore une ancienne cheminée qui n’est plus utilisé puis on passe par une petite porte qui rejoint le jardin de Caroline (« elle a pas voulu qu’on la rebouche quand elle a acheté la maison »). C’est un mur qui date de bien avant la guerre de 14, qui mélange de la brique, de la pierre branche mais aussi des silex, la pierre est noire et luisante, on y voit même des éclats d’obus. « La façade de la maison était très belle, mais derrière c’était un peu n’importe quoi, pour pas utiliser des beaux matériaux ».

Avant de partir, il me montre la plaque « ancienne rue de la Fesse », c’est lui qui l’a fait poser, pour le souvenir !

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