ARRIVER À FERFAY
Jean-Marc : Je suis Jean-Marc Blondel, j’habite à Ferfay depuis 92 dans une maison que j’avais achetée en 89, mais il y avait beaucoup de travaux pour la rénover, ce qui a pris deux ans. J’ai tout rénové par moi-même, en dehors de mes heures de travail, ça prend du temps.
À la base je suis natif de Norrent-Fontes, né là-bas, à la maison, à l’époque tout le monde n’allait pas en maternité, donc vraiment on peut dire natif de Norrent-Fontes. Et ma femme est native de Amettes juste à côté. Donc quand on s’est connu on a loué une maison sur Amettes. Et puis on s’est mis en quête de trouver une maison, on a eu le coup de cœur pour cette maison dont on a gardé les murs et la charpente. On a donc commencé à habiter Ferfay en 92. Maintenant on est ferfayen, ferfayenne. Heureusement que c’est Ferfay. Avant ça s’appelait Frefaï et je ne sais pas comment on aurait appelé les habitants de Frefaï.
VIVRE À FERFAY : COMITÉ DES FÊTES & MAIRIE
En septembre Justine (de Culture Commune) avait fait du porte-à-porte pour prévenir de la venue du spectacle la compagnie Ma. Sans le savoir, elle avait tapé à la porte de la maison de Jean-Marc.
Il raconte : Elle me dit : « bonjour, vous savez qu’il y a un spectacle ce soir. » Alors je lui dis oui, quelque part, entre parenthèses en tant que co-organisateur, je suis au courant ! Mais elle ne m’a pas reconnu tout de suite. On s’était déjà rencontrés, mais on ne s’est pas reconnu tout de suite, on s’étaient jamais vus sans masque.
Quelques années après mettre installer à Ferfay, j’ai commencé à participer à ce que faisait la commune. Et puis je suis devenu conseiller. Et là, depuis les dernières élections, je suis passé adjoint. Et je suis aussi président du comité des fêtes. En fait, dès que je suis rentré au conseil municipal, je suis rentré au comité des fêtes, comme bénévole, ça s’était automatique. J’avais déjà fait des choses, donné des coups de main au comité des fêtes, ça ne m’a pas dérangé. Moi, c’est ma nature, je dis oui, et je participe. Je suis président, et tous les ans, je remets ma place en jeu. Mais personne ne veut prendre la place. Je la propose à mes amis, mais pour l’instant, personne ne la veut. Mais, même en temps que président, je laisse le débat se faire pour les décisions, avec tout le monde, y compris les bénévoles. Je ne suis pas autoritaire. C’est ma vision des choses d’une association. Une association, c’est collectif, c’est convivial.
LES TRÉSORS DE FERFAY
Jean-Marc : La dernière comtesse d’Hinnisdael qui va se faire enterrer ici . Chapelle reconnue au patrimoine. La chapelle a un intérieur qui vous laisse bouche bée.
QU’EST-CE QUI FAIT QU’ON RESTE À FERFAY ?
Jean-Marc : Parce qu’on est à la compagne, on est bien. Moi, je ne me voyais pas à Paris, où les gens ne sourient pas, ne savent pas se dire bonjour, où quand vous dites bonjour à quelqu’un, on vous regarde d’un air de dire « qu’est ce qui veut celui-là ». Je ne me vois pas vivre en ville. Je suis quelqu’un de la campagne. Même Auchel, c’est une ville. La ville ne m’a jamais attiré. Les lumières de la ville, ce n’est pas pour moi. Ici, on est proche de la ville, en restant à la campagne, et on garde notre tranquillité à la campagne, on est bien. Et Ferfay, c’est une petite commune qui essaie de faire les choses bien.
LA CITE, FERFAY CENTRE & LE FOOT.
Jean-Marc : N’étant pas natif de Ferfay, je n’ai jamais fait la différence entre Ferfay centre et la cité. Je vois qu’il y a des gens qui font la différence, ça s’estompe, mais c’est encore visible. Il y a deux salles des fêtes, quand il y a quelque chose ici, il y a très peu de gens de numéro 3, quand il y a quelque chose là-bas, il y a peu de personne du village. Mais, à l’époque il y avait une sacrée rivalité, fallait pas mélanger.
Guy : Oui, j’ai connu ça moi. On faisait des parties de foot. Nous (à numéro 3) on avait un terrain, et eux ils n’avaient pas de terrain. Nous on étaient entraînés, on étaient tout le temps sur le terrain. Donc on gagnait à chaque fois. Oui, il y avait toujours une rivalité, une rivalité de classes.
LES SOUVENIRS & LE PRÉSENT
Jean-Marc : Je me souviens quand on n’avait pas l’eau courante. Je me rappelle de l’arrivée de l’eau courante à la maison. Avant, on allait chercher de l’eau dans les fontaines.
Guy : C’était il n’y a pas si longtemps que ça. On discutait d’écologie avec Isabelle (qui est une militante écologique et tout ça, et elle a raison, elle se soucie de la planète). Parfois, j’entends les gens parler de décroissance et tout ça, ils parlent d’un monde où on aurait pas besoin de tant de choses. Mais moi j’ai connu ce monde là. Il n’y a pas besoin de réinventer. Faut se réadapter. Par exemple, les frigos et tout ça. Moi, je me souviens, tout était dans la cave. Un jour, mes frères et sœurs ont offert un réfrigérateur à ma mère et ma mère l’a trouvé tellement beau qu’elle ne l’a pas utilisé. Elle l’a mis dans le salon pour mettre des fleurs dessus et tout ça. Elle l’avait branché au début puis en fait elle trouvait qu’il faisait trop de bruit. La cave suffisait. Et on ne jetait rien. Il n’y avait pas de plastique et tout ça, tout était recyclé en fait.