Aux femmes sur le fil

Les mots, quelquefois, se font jour difficilement, dans l’angoisse, et quelquefois se bousculent dans la fièvre. Ce qui s’entend dans de nombreux silences, ce qui se lit dans ce qui n’a pas été dit. Isolées par force et par nécessité. Exister par soi-même, cette nécessité d’isolement nous coupe des autres. Les autres sont là, les autres n’ont pas bougé, les autres sont à l’écoute. Nous avons toutes été obligées de nous isoler mais pas abandonnées. Il nous faudra du temps pour nous retrouver, Pour nous retrouver entre nous, Pour recommencer à vivre nos corps, le découvrir, le sentir, le toucher. Peut-être ? mais peut-être nous n’aurons rien oublié parce que cette communauté que nous avons construite lundi après lundi, ne vous a pas lâchées, lundi après lundi. Nous attendons le jour du retour, celui d’être à nouveau ensemble. Nous parlerons sans doute de ce temps suspendu, Ce qu’il a construit en chacune ou parfois l’impression d’avoir détruit. Mais ce temps n’est pas inutile, c’est un long temps, mais pas inutile. Un temps pour être à soi, un temps pour soi. Nous nous retrouverons, riches de cette absence, la danse et les mots nous emporteront, nous porteront.

 

 

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