les bruits et les fureurs du monde

Jean Hurstel dans Une nouvelle utopie culturelle en marche ?, avec la voix d’un intermittent prolétaire en colère (scène 3) :

N’oubliez pas que Saint Malraux a commis un péché capital et pour rester dans le registre religieux, un péché originel. A la création du ministère, il a exilé tous les mouvements d’éducation populaire qui, pourtant, s’étaient mouillé la chemise pour démocratiser la culture. Il les a relégués à une sous-direction de la Jeunesse et des Sports. La culture débarrassée, délestée, de tous ces laborieux culs-terreux, d’éducateurs populaires, pouvait enfin s’élever dans l’éther par l’art, dans le ciel serein, de l’art pour l’art, dans un ballet aérien de formes pures, sans plus aucun contact avec les bruits et les fureurs du monde. Bon, j’exagère un peu, ils étaient bien obligés de retourner sur terre pour négocier leurs subventions. Les autres, les éducateurs populaires, à force d’animation globale, de culs-terreux, sont devenus des « socio-culs » et ont tellement labouré les déserts culturels qu’ils ont tout simplement disparus, évaporés.

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