ruraux de la montagne

En répondant aux questions du portrait chinois, on raconte finalement beaucoup de choses sur son village.
– Si Chalmazel-Jeansagnière était un plat cuisiné, ce serait quoi ?
– Oh, quelque chose qui a l’air doux au premier abord, mais qui finalement est un peu amer ou un peu piquant.
– Ah bon ?
– Oui, ce n’est pas si facile. Au début on a l’impression qu’on est bien accueilli, et puis au fur et à mesure, on s’aperçoit que ce n’est pas si évident, on peut vous faire comprendre que vous n’êtes pas vraiment d’ici.
Il y a des gens, qui sont là depuis 40 ans et qui continuent à se définir comme des pièces rapportées.
Les gens de Chalmazel-Jeansagnière ont envie que des gens ‘de l’extérieur’ viennent chez eux, « parce qu’on n’est plus assez nombreux », « pour que les commerces puissent continuer à vivre », « pour que le services ne disparaissent pas ». Mais souvent ils rajoutent qu’il faudrait « un peu plus de monde, mais pas trop  trop quand même ».
On nous parle de la frontière du col du Béal, de l’autre côté c’est l’Auvergne.
On nous parle de la frontière entre les résidents à l’année et les résidents secondaires.
On nous parle de la frontière entre la plaine et la montagne. Quand on n’est de la plaine, ce n’est pas pareil. Et même si on vient vivre à la montagne, on reste ‘quelqu’un de la plaine qui est venu à la montagne’.
On nous l’a dit :
– Nous les ruraux de la montagne, on est un plus renfermés que les ruraux de la plaine, mais c’est comme ça.

 

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