Majida m’avait dit : tu le trouveras à l’hôtel, en face de la gare de Vendôme à 11h.
11h, Hôtel Capricone : il est bien là. Pressée de bien remplir ma mission, je l’embarque aussitôt, en ne lui laissant même pas le temps de finir son café.
11h10, route du Mans : L’inventeur de la Veillée me raconte. Me décrit comment, quand ils ont démarré le projet avec Didier, artistes colporteurs déguisés en pseudo-mormons, ils sillonnaient les rues en s’interrogeant sur ce qui pourrait faire venir « les gens » au théâtre.
11h15, Lieu-dit de La Galette : Ce qui pourrait faire venir les gens au théâtre ? C’est qu’on leur parle d’eux-mêmes. Alors au lieu de leur raconter des trucs, ils se sont mis à les écouter, collecter, enregistrer.
11h20, Epuisay : Les souvenirs de porte-à-porte affluent. Il se souvient d’un soudeur-grand-voyageur et de tous ses objets. Avec la vantardise d’une veilleuse débutante, je lui parle du varan Nestor croisé à Saint-Avit. Et d’un jardin, d’une broderie, d’un poème d’Alfred de Vigny…
11h30, Mondoubleau : Voilà, tu es presque arrivé. Tu vois, ça devient vallonné…
11h40, Saint-Agil : il découvre la nouvelle Grange, son chauffage, sa douche, sa cuisine, son atelier, ses espaces de stockage. Lorsqu’il était venu présenter son spectacle de La Brique, rien de tout ça n’existait. Tu vois, les choses avancent. Le théâtre s’agrandit…
Je repars. Mission accomplie, Guy Alloucherie a retrouvé sa compagnie.
A demain Guy ! Pendant que tu n’étais pas là, on a bien veillé, collecté, enregistré, dansé ! Tu vas voir !!!
Fanny, veilleuse d’ici.