Vous changeriez quoi ? Rien !

Camille et Lucien sont partis ce lundi matin à l’Ouest de Fives.

Leur premier arrêt : le café l’Epi d’Orge au croisement rue Pierre Legrand et rue de Long-Pot. Deux personnes sont attablées, une autre accoudée, et la dernière est derrière son comptoir. Le protocole de ce matin est celui du tour de magie : « Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous dans le quartier ? » A la table, la dame de Sainghin en Weppes ne se sent pas légitime de répondre, elle nous dit que nous devrions faire le même travail à la campagne. Là-bas aussi, il y a des choses à dire. On est d’accord mais cette semaine c’est Fives notre star. Son ami répond face à la caméra, et il viendra se voir samedi, ce qui l’arrange, il aura quelque chose à proposer à sa fille qui cherche toujours quelque chose à faire le samedi après-midi.

Rue du Long-Pot, les habitant.e.s sont peu nombreux.ses à être présent.e.s. Au Magasin Romanesc, le boulanger qui est là depuis 20 ans nous le redit : le quartier a tellement changé ces dernières années. Il ne souhaite pas répondre à la caméra, mais il viendra aussi samedi : c’est le jour justement de la fermeture de son commerce. Plus loin, un monsieur nettoie la jante de sa voiture, sous la pluie, nous décidons de ne pas l’embêter plus longtemps. Au centre des impôts, les personnes croisées ont d’autres préoccupations que les tours de magie.

On n’ignore pas l’Impasse Dewas, avec l’argument qu’il ne faut pas oublier ces rues où l’on doit faire demi-tour. Un jeune visage nous entrouvre la porte, le jeune homme à qui appartient ce visage nous dit que chez lui c’est calme, impasse oblige, mais qu’il est quand même content que l’été soit terminé, il n’est pas grand fan des rodéos urbains. On repart comprenant que sa tenue, composée d’un tee-shirt et d’un caleçon seulement, ne lui permettra pas d’ouvrir plus grandement la porte.

Rue Guillaume Verniers, une dame nous dit qu’elle ne changerait rien dans son quartier, mais ne tient pas à le dire à la caméra, elle se repose d’un retour récent de l’hôpital.

Rue Bernos, on frappe de nouveau à toutes les portes avec un nouvel entrain puisque nous avons qu’au bout de la rue, un ami de Camille nous permettra de rentrer un instant chez lui pour retrouver un peu de chaleur. On y arrive plus vite que prévu, décidément ce lundi matin, les fivois.e.s semblent bien occupé.e.s. Julien nous ouvre, il propose un café par politesse, nous acceptons vivement, en retirant déjà nos manteaux et nos écharpes. Il ne pourra pas venir samedi, parce que Julien est jongleur et la période de Noël est pour lui un temps de travail intense. Samedi dernier, il était au marché de Noël de Strasbourg pour son inauguration pendant laquelle une fée allumait les guirlandes avec une baguette magique. Alors là, comme ça, il ne sait pas trop quoi dire quand on lui pose notre question. Evidemment, c’est une fois que la caméra sera éteinte qu’il sera le plus bavard. Un autre homme nous ouvre sa porte, il trouve les trottoirs sales, mais toujours hors-champ. Le suivant, dans sa maison de géant, est sur le départ, il semble en retard.

Rue Jules de Vicq, on croise Massimiliano, un ancien collègue de Lucien, qui est comme un lundi matin, un peu paumé. On aborde une étudiante qui aurait bien dit qu’il faudrait plus de places pour se garer, mais aujourd’hui elle a trouvé une place libre donc non, elle ne voit rien à changer. On termine notre périple matinal chez Vincent, dans sa superbe maison. Il nous parle du jeune pitbull qui a couru après sa fille hier, il en garde un froid souvenir. Mais on rit, on papote, on boit le café et on rentre le cœur léger au QG.

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