les sirènes du commerce

Tous les ans, on se pose la même question, est ce qu’on ira, l’été prochain, à Avignon ? Il faut s’y prendre tôt, pour trouver des sous, trouver un lieu, demander aux experts de la région si un de nos spectacles est éligible à la subvention octroyée par les Hauts de France aux compagnies qui pourront présenter leur travail dans les salles réservées par la région à l’école Pasteur, transformée en théâtre le temps du festival. Faut savoir que c’est épuisant de faire Avignon ! Et si on va là-bas, c’est pour que le spectacle puisse tourner, donc être vu par des programmateurs. Ça demande une organisation d’enfer et pendant des semaines. Avant, pendant, après. Ça a un coût énorme, financièrement et humainement. Il faut être tout à fait sûr du spectacle qu’on propose pour ne pas tout perdre. On a connu une ou deux expériences de ce genre au Ballatum Théâtre. Ça peut détruire une équipe. On se renvoie mutuellement la responsabilité de l’échec. Et tu mets des années à rembourser tout l’argent donné aux marchands du théâtre. Après des coups comme ceux-là, t’as plus le choix ; on (les institutions artistiques) te donne une seule chance : tourner le spectacle d’après ou baisser le rideau de fer.
C’est pour tout ça aussi qu’à Hvdz, on a décidé de travailler autrement, de faire du travail en co-construction avec les gens. S’engager pour faire du théâtre un travail d’individuation, de progression et d’élévation collective . Pas une marchandise.

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