L’autre qu’on adorait

Difficile de ne pas se demander dès qu’on perd un peu la foi ( en tout ), à quoi on sert ? Ça n’est pas tout les jours le cas, heureusement ! Sinon, tu te tires une balle dans la tête (les pistolets 22 long rifle sont en vente libre à condition de présenter une pièce d’ identité à l’armurier) ! On a connu une époque, quand on était encore au théâtre Arc en Ciel de Liévin, où on parlait à toutes occasions de mettre un terme à sa vie. On était trois camarades à imaginer tous les soirs comment on s’y prendrait. On était en plein dans le temps des mises en scène des textes de Tchekov. Je me souviens bien de cette phrase qui revenait souvent dans la bouche de l’un d’entre nous, on est trop heureux, ça cache quelque chose  ( sous entendu, quelque chose de dramatique ). On était très influencé par les pièces de Tchekov et de Ray Carver. On était très loin de ce qui nous occuperait avec force, plus tard, après la disparition de notre groupe : la lutte contre les déterminismes, la lutte des classes, les luttes sociales, la transformation sociale, le soutien aux réfugiés, le théâtre avec les gens, l’éducation populaire… Ça ne nous empêchera pas de prendre en masse des antidépresseurs et autres psychotropes. Ça se saurait, s’il suffisait de faire de la politique pour calmer les désordres  psychiques en tous genres, d’un graffiti révolutionnaire ou de défiler pendant des kilomètres, à faire le tour de la terre en criant à bas les injustices, la misère, l’inhumanité, pour aller bien ! C’est plus compliqué que ça. Tout ceci participe de comptes à régler avec le monde, et la vie.

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