Ça chauffe

C’est une vraie victoire. On a quasiment terminé la lecture de la République de Platon. On en est au livre VII, le plus intéressant, paraît-il ? Quoiqu’il en soit, se taper Platon, la République, en pleine canicule, quand on n’est pas philosophe, est un défi olympique. Ne pas se réjouir trop vite, on n’en a pas fini, il nous faut avaler encore trois livres ou quatre. On dira trois. C’est du costaud. Socrate parle tout le temps. Certes, c’est construit comme une pièce de théâtre, en dialogues mais les autres personnages disent très peu de choses. La République est l’oeuvre la plus problématique de Platon. Elle est parfois à l’opposé de tout ce qu’il a écrit par ailleurs (c’est ce qu’en disent les spécialistes, et ça ne nous avait pas non plus complètement échappé). Socrate discutent avec ses partenaires d’une cité idéale. Plus on avance dans l’oeuvre, plus la cité en question prend les allures d’une dictature dont les dirigeants et dirigeantes seraient des philosophes, qu’on éduquerait et sélectionnerait dès l’enfance pour leurs qualités d’éducation et d’apprentissage (de la philosophie). Il s’agirait donc de mettre au pouvoir des tyrans philosophes auxquels obéiraient l’armée et les productifs. Chacun à sa place et les moutons sont bien gardés. Celui ou celle qui se hasarderaient à vouloir changer de corps de métier ou de classe serait empêché.e.s de tous les manières possibles. On ne nous avait pas prévenu. On savait bien qu’il existait un hiatus avec la République de Platon. Mais là, quand même, c’est exagéré, comme disait Raymond Barre à propos de Céline.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.