Le dernier spectacle qu’on a fait avec le théâtre du Prato, s’appelait les Muscades de la Guerliche. C’était tiré des contes d’un buveurs de bière. On a monté la pièce tandis que la troisième chaîne faisait un documentaire sur cette aventure et nous filmait tout le temps des répétitions et des représentations. On jouait dans une cour de ferme et on dormait dans une école désaffectée. Nous dormions par terre et on se lavait dans des petits lavabos. On passait des longues heures au bar du village. On écoutait Louis Chedid, ainsi soit il. On est resté plusieurs semaines sur place, dans le Douaisis, à Féchin. Le jour du spectacle, il a plu à torrent. Nos maquillages dégoulinaient et il faisait un froid de canard. Jean Pierre avait voulu reprendre d’autorité le rôle de la Guerliche au dernier moment pour le tournage des représentations mais le réalisateur de la télé s’y était opposé. Pas étonnant que la Guerliche ait quitté le Prato.