V. Mac Caigne

…Se dire toujours que c’est la dernière fois.
Mais surtout rester désinvolte.
En colère aussi bien sûr.
Prêt à mettre des coups, prêt à étreindre.
C’est plus rigolo comme ça, non ?
Ne pas dormir ou dormir pour reprendre des forces.
Faire du Cinéma pour se persuader, se prouver notre amour.
Ou pour se déclarer la guerre.
Parce que c’est plus rigolo comme ça…
Parce qu’il y a en nous ce besoin de fuite et ce besoin de retenir…
Qu’on se donne du crédit.
Et qu’on donne du crédit au public bien sûr.
Qu’on se batte et qu’on ait espoir en se battant qu’on sera entendu.
Et ça c’est sûr on est toujours entendu, toujours, il faut avoir confiance. 
On est toujours entendu.
Ne rien faire sans l’espoir que vraiment tous pourront nous comprendre…
C’est ça se donner du crédit.
Ne pas faiblir.
Ne pas croire que les gens bien sont des gens bien, ne pas croire que les salauds sont des salauds.
Aller sans peur se salir.
Parce qu’il faut bien étreindre le Monde. 
Être un lion.
Tendre et cruel…
Et surtout se mentir, se mentir, se mentir.
Surtout se répéter nous sommes des lions, nous sommes des lions, nous sommes des lions, même si c’est faux parce que c’est quand même plus rigolo comme ça, non ?
…Et croire au miracle, croire au miracle.
Être poussé par l’espoir du miracle, et de la grâce.
Même si jamais on l’atteindra.
C’est toujours plus chouette d’espérer, non ?
Et faire confiance.
Se rappeler avec force ce truc archaïque: pourquoi on se réunit dans des salles pour regarder au même moment la même chose ? Qu’est-ce qu’on cherche ?
Mordre le système.
Tout demander, et tout vouloir. 
Décliner quand on nous offre un bout de viande. 
Mais vouloir la vache en entier.
Le monde est grand. Être libre.
Réfléchir à voix haute.
Ne pas tourner sa langue sept fois avant de parler et regretter après avoir parlé.
Y croire.
Y croire.
Y croire.
Y croire…
Rester amoureux.
Se battre contre les tristes.
Ce qui protège leur territoire.
Se battre pour ne pas mourir complètement aigri !
Mais devenir sage et rigolo !
Aimant et furieux.
Sérieux et bordélique.
Quel ennui parfois d’écrire un scénario.
Quelle énergie passée à devoir être rassurant.
Nous avons besoin de démesure.
D’actes de vie démesurés.
Nous avons besoin d’amour.
Nous avons besoin du grand public.
Nous avons besoin d’être fiers de nous.
Nous avons besoin de camarades.
Et encore une fois, accepter de se salir.
La saleté ça se lave, mais la misanthropie pas tant que ça et c’est moche.
Accepter son angoisse.
Accepter de se dégoûter.
Accepter d’être une ordure.
Accepter d’être cet être faible.
Mais se battre toujours pour être entendu.
Ne pas se dire que plus tard nous ferons ce que nous voulons vraiment. 
Le faire tout de suite…

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