Un vendredi après midi à Hvdz, Marie écrit, Gilbert est au Synavi

Hier au bureau on a écouté quelques pages du nouveau spectacle de Lucien F. qui s’intitule (provisoirement), il suffit d’y croire. Belles pages qui seront dites et lues par sa grand-mère. C’est une oeuvre que Lucien bâtit de manière très documentée (comme Eperlecques) cette fois autour du savoir médicinal ancestral des gens, transmis par des femmes en général, en évoquant les rebouteuses, les magnétiseuses et celles qu’ont appelait des sorcières et qui furent victimes de tous temps d’actes barbares et criminels. L’église, la médecine « officielle », la morale, les hommes les considéraient comme des êtres diaboliques qui étaient emprisonnées et vouées à une mort certaine après avoir été torturées. Il n’était ni « moral », ni « naturel »  que des femmes exercent une quelconque médecine. Les savants n’hésitaient pas à reprendre à leur compte les découvertes de celles qu’on assassinait sauvagement et dont on disait qu’elles étaient l’incarnation du mal ou du mauvais oeil.

Nous avons ensuite passé une grande partie de l’après midi à dialoguer avec Marion D. de l’université de Lille sur la rapport de classe au théâtre et dans le monde du spectacle vivant, dans la perspective d’un article pour la revue Poli. De la nécessité de parler de tout cela et d’écrire là-dessus. Pour que ce soit dit et entendu. La représentation du monde ouvrier sur scène est rarissime ou c’est le plus souvent une vision négative, violente pour ne pas dire  indigne de celui-ci. C’est ce qu’en attend le public des théâtres, principalement composé de classes moyennes supérieures et de classes supérieures cultivées, pour se rassurer à bon compte. Bref, une honte !

Tout cela n’est guère rassurant et on peut alors comprendre qu’on s’agace, qu’on enrage et qu’on regrette que le printemps arabe en France de 2005 n’ait pas été répercuté et porté par tous les opprimés des classes exploitées, victimes du capitalisme, de l’ultralibéralisme et des politiques d’extrême droite. Les conditions de vie et de travail imposées aux exploité-e-s et l’impuissance de forces de gauche à structurer une pensée révolutionnaire ouvre un boulevard de nuisance extrême au fachisme.

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