« On a rien créé de mieux que les syndicats depuis 1900 »

« Se rassembler, s’organiser, se protéger et revendiquer » : voilà la mission d’un syndicat selon Cédric, représentant à la CGT.
« Faire partie d’un groupe, veiller les uns sur les autres, se sentir en sécurité » : on protège aussi bien quelqu’un qui est syndiqué que quelqu’un qui ne l’est pas. Mais on ne rentre pas à la CGT pour faire évoluer sa carrière : on y rentre pour mettre au travail la question du collectif.
Aujourd’hui, Cédric et Anthony, de la CGT à PSA sont venus au Phénix pour nous parler du syndicalisme. La principale revendication du syndicat selon Cédric, c’est de « bien faire son travail, dans de bonnes conditions ». Parce que l’entreprise, quand on y a bossé plusieurs années, faut pas croire, on veut pas la dézinguer, on l’aime, on la défend.
Cédric et Anthony ont d’ailleurs enfilé leurs vestes de travail pour venir nous voir. Des vestes gris clair aux manches soulignées d’une bande rouge et d’une bande bleue. Ou jaune?
Cédric estime que la négociation avec le patronat, aujourd’hui, ça n’existe plus. Avant, les patrons étaient sur le lieu de travail, les ouvriers pouvaient les interpeller facilement. Aujourd’hui, les patrons sont devenus les employés de grands groupes financiers, ils ne sont plus sur le terrain. Plus rien ne remonte.
Alors à la CGT, on pense que l’ère des négociations est finie. ça a eu son temps, ça a certainement été très bien pour faire avancer certaines situations, mais aujourd’hui, la confédération lui préfère le rapport de force. Il ne faut pas confondre « casse » et « rapport de force ». Le rapport de force, c’est quand tu bloques la production pour forcer la hiérarchie à t’écouter, à prendre en compte tes revendications. Bloquer la production, c’est organiser la grève, soutenir financièrement les grévistes alors qu’ils engagent leur salaire et la survie de leurs familles sur des durées parfois longues, c’est l’arrêt des machines.
Cédric nous parle de l’organisation des travailleurs au sein de la CGT.
Pendant qu’il énumère et décrit les différentes instances représentatives, je visualise dans ma tête une série de cercles concentriques, depuis le niveau de l’entreprise jusqu’au niveau national et peut-être même international.
Selon Cédric, tout n’est pas perdu.
Il reste devant nous de nouveaux 1936 et 1968 à gagner.
Pour les mois à venir et la réforme du code du  travail par ordonnances, il annonce deux batailles : celle de la rue et celle qui aura lieu entreprise par entreprise, puisque la loi prévoit maintenant que tout se négociera à l’intérieur même de l’entreprise.

Cédric nous parle de son métier dans l’industrie, aussi.
De son secteur: l’automobile. Quand on pense à l’automobile, on pense à l’assemblage et à la carrosserie. Mais il faut savoir qu’on doit aussi placer dans la voiture des organes très spécifiques qui demandent un savoir-faire et des compétences tout aussi spécifiques.

Ce qui me préoccupe, c’est que dans toutes les entreprises qu’on visite, toutes les personnes qu’on rencontre nous parlent de postes spécifiques qui demandent des compétences spécifiques et des savoirs-faire spécifiques avec une technicité spécifique, etc.
Mais: et pour ceux qui n’ont pas acquis toute cette spécificité? Pour ceux qui ont aimé toucher à ci et à ça mais sans rien approfondir, ceux qui ne sont pas allés longtemps à l’école, qui n’ont pas de formation, mais qui crient leur envie légitime de trouver une place et de construire leur vie, qu’est-ce qui reste?

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