Paraservices, au pluriel

Jeudi, 17h. La chaleur nous étouffe un peu sur la route et la circulation à la sortie de Valenciennes est dense. Avant le rond-point, on passe devant la prison : sur ses murs, on a reproduit en trompe l’oeil les façades des maisons situées de l’autre côté de la route. Comme un miroir, posé là, sur le mur de la prison.
Si la particularité du miroir est de renvoyer l’image qu’il a devant lui, ceci a pour conséquence de cacher la réalité située derrière le tain. Ici, la réalité cachée, c’est la prison.
Dans la voiture, Didier, Martine, Marie-Lis, Mélanie, Teddy et Marie vont à Paraservices. Paraservices, avec un « s ».
Paraservices est à Honain, première route à droite après la voie ferrée.
Les deux cogérants de l’atelier nous accueillent. Ils sont aussi les deux gendres de Monsieur Paladini, qui a travaillé dans l’acier toute sa vie avant de fonder l’entreprise. Là, ils viennent d’agrandir l’entrepôt pour accueillir la nouvelle machine, qui cisaille et poinçonne le métal. Ici, on fabrique des charpentes métalliques. Il faut savoir que le poinçonnage, ça va plus vite que le forage. Et comme à Paraservices, on travaille généralement en renfort comme sous-traitants de boîtes qui font le même genre d’activité, avec un délai de livraison court, la rapidité compte.

Paraservices : figurez vous une immense surface cimentée coiffée d’un plafond haut qui laisse filtrer une lumière jaune à travers les fibros. Au sol, outre les machines anciennes et nouvelles, un coup d’oeil panoramique suggère l’activité quotidienne des ouvriers : filaments torsadés de métal dispersés, tas de limaille grise, benne remplie de chutes, restes de poinçonnages en forme de boutons bleutés par la chaleur de la machine, stocks de pièces de métal coupées, percées, soudées, peintes, réparties en plusieurs tas sur toutes la surface et attendant d’être livrés, anciennes machines prêtes à dégager, et, longue de quarante mètres, la nouvelle cisailleuse poinçonneuse.

Nous assistons à une démonstration.

Dans la chaleur de la fin de l’après-midi amplifiée par la celle de l’entrepôt, la machine se met en route et égrène son cliquetis métallique rythmé, saccadé, lancinant. Mélanie et Teddy, au micro et à la caméra, cherchent des angles de vue, se mettent sur la pointe des pieds, se baissent, tournent « caméra au poing », comme le dit Martine.

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