l’historien se demande de quoi hier sera fait

Publié le Catégories Actualité, Carnets de route

C’est le débat à la télévision de l’entre deux tours des présidentielles. On n’a parlé que de ça dans tous les médias, durant toute la journée. Sauf sur France Cult. : De quinze à seize, il y a avait une émission sur Truman Capote, que les américains prononcent Capoti. De lui, j’avais adoré  de sang froid. Truman Capote pratiquait la documentary fiction. Puisqu’il est question de documentaire, on pense aussi à l’article d’Olivier Neveux sur Armand Gatti paru dans Critique Communiste, le mois dernier. O. Neveux dit que dans une réalité donnée, A. Gatti adaptait le rôle aux comédiens, qui pour la plupart était des non-comédiens, alors je me suis dit que c’est un peu ce qu’on fait  dans notre travail, partout où l’on intervient.

Une réflexion sur « l’historien se demande de quoi hier sera fait »

  1. Oui, c’est un peu ce que vous faites dans votre travail. Il y a les comédiens et les non-comédiens, presque les mêmes et le théâtre mais bien avant cela : l’écriture. Je crois avoir compris mais je ne suis pas sûre que Armand Gatti écrivait pour « ne pas étouffer » ou pour ne pas être étouffé par l’histoire et ce que tu dis me fait penser – mais peut-être que là aussi je me trompe – à son idée du théâtre politique ou comment écrire puis dire le monde avec des comédiens ou des non-comédiens, sur une scène pas seulement comme une distraction ou un jeu mais comme une forme de combat militant. Je repense à Truman Capote et au trouble violent qu’il produit dans ce livre et à cette conversation autour du crime, des criminels et des victimes qui ne sont pas toujours et seulement celles que l’on croit. Et puis, en Amérique, il y a la peine de mort ce qui rend les choses encore plus difficiles. Cette histoire – ce documentaire – a, et j’ai plus de certitudes à ce sujet, changé la vie de Capote jusqu’à la rendre insupportable, invivable. Les émotions sont parfois si rudes.

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