C’est beau, le Nigéria.

C’est beau le Nigéria, le lundi à 15 heures !

D’abord se retrouver ce matin à 10 h au QG. C’était la consigne de Marie
dans un sms qui donnait envie de se retrouver ce lundi matin.

Il manque Didier et Lucien. C’était prévu mais, à moi, ils me manquent.
Ils jouent et ils répètent oui, je sais ! N’empêche ! Ils me manquent !

Damien nous rejoindra demain, j’ai hâte et je me demande de quelle
couleur sera son bonnet. Je parie pour le blanc. Qui dit mieux ? Je fais
la connaissance d’Isabelle et de Christophe dit  » Bifu ». Isabelle
ressemble un peu à Marie, elle parle de danse, elle écrit tout ce
qu’elle voit et tout ce qu’elle entend sur un petit carnet. Avec Bifu,
on commence à se parler. Tout doucement.

On retrouve Guy devant la gare d’Etampes. De loin, il ne reconnait pas
le gros véhicule de Bédé ni le groupe de veilleurs qui est là et qui
l’attend. Guy a une valise violette à roulettes, un sac, un manteau et
plusieurs épaisseurs de vêtements sur le dos et je me dis qu’il doit
faire rudement froid dans le nord ! On fait des blagues dans le camion
et Guy se demande où il est et qui sont ces gens bizarres… euh pardon
Guy !

On va dans le quartier de la Croix de Vernailles à Etampes et Marie
accroche sur le mot « Vernailles » comme elle le faisait avec le mot
« Magnan » à BD Nord : elle disait  » MaGnan » avec un G comme « gâteau ». Là,
elle dit « Versailles » ou « Cornouailles » à la place de « Vernailles » ! Va
comprendre, Charles ! Moi, ça me fait rire, c’est déjà ça !

On est dans la Cité. Les immeubles se succèdent en face à face et en dos
à dos. On croise une dame très souriante qui fait la circulation à la
sortie d’une école. Elle parle de la psychiatrie sans tabou et avec
joie. Elle est, à elle seule, une belle rencontre. On marche dans la
douceur printanière à la recherche d’autres gens. Un couple attend
devant une école. Le Monsieur parle volontiers devant la caméra, il
sourit et son regard est bienveillant. Sa femme est préoccupée par son
rendez-vous pour des cours de français. Elle sourit aussi. Il y a de la
gentillesse dans ce sourire là. 5 femmes discutent sur les marches, au
pied de leur immeuble. Elles partagent un café, des verres d’eau et des
biscuits qui sont posés sur un plateau près de l’escalier. Une petite
fille joue autour d’elles, elle s’appelle Ela. On entame une discussion
sur le thème de la psychiatrie, de BD, de leur avis et une dame accepte
d’être filmée, très tranquillement. On prend des rendez-vous pour demain
et on sonne pour rencontrer des gens chez eux et là… Un couple nous
reçoit avec toute la générosité du monde, je sens que le moment va me
bouleverser. Avec Guy, nous enlevons nos chaussures parce que tout est
si propre, le tapis est épais et très coloré. La télé, le mobilier et ce
couple nous emmènent au Nigéria ! C’est beau le Nigéria, le lundi à 15
heures avec ces gens ! Le Monsieur aimerait ouvrir les portes qui le
séparent de BD pour rencontrer les personnes qui sont à l’intérieur,
pour faire des jeux de société, discuter, partager un repas et faire
connaissance. Quelle est belle la parole du Monsieur qui parle aussi des
six pigeons qui ont choisi son balcon pour vivre et se sentir en
sécurité ! je savais bien que je serai bouleversée ! Et c’est de manière
que j’ai fait connaissance avec Guy.

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