Est on jamais sûr que l’art, c’est ce qui rend la vie plus belle que l’art ?

On est allé déjeuner chez Cindy, hier midi. Avec Amos et Gilbert. Amos est maître de conférences à l’université d’Arras. On a discuté toute la matinée  du travail de la compagnie et tout particulièrement de « Qui redoute la Parole Acte 3 ? ». Il y a tant à dire à propos de cette extraordinaire expérience avec les ouvriers-ères de la Redoute qui ont connu une entreprise humainement enviable que les nouveaux propriétaires, Pinault-Printemps en tête, ont détruite, prétextant qu’il fallait soumettre l’usine aux rigueurs de la productivité moderne. Et la Redoute a licencié. Des milliers de personnes sacrifiées sur l’autel de la productivité et du progrès. Même si Pinault continuait de s’en mettre plein les poches et multipliaient la constructions de centres d’art contemporain. Ça n’est pas parce qu’on aime l’art, qu’on est humain. Triste réalité. Constat désarmant. Faut-il être angélique pour penser le contraire ! On y regardera à deux fois avant de mettre les pieds dans les expos. Qui finance, qui organise ? Si c’est construit sur le cadavre d’ouvriers tragiquement humiliés, on fera demi-tour. On a parlé de tout cela avec Amos et de la démarche de la compagnie, des Portraits, des Instantanés, des Veillées et de la construction des individus. De Bourdieu en somme, sans le nommer. Et de Marx. On a évoqué Luther, refait nos histoires, comparé nos parcours et dit combien Macron avait eu le courage de dire que la France devait demander pardon à l’Algérie, pour y avoir commis un crime contre l’humanité. Guy a redit combien il aurait voulu quitter la France quand il en avait l’occasion. Qu’il ne s’y était jamais senti le bienvenu ! Quitte à rester en Allemagne quand il y étudiait !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.