« sans la drogue, j’y suis indifférente »

L’angoisse du dimanche soir qui fait suite à l’angoisse du dimanche matin. De tous les matins. Quand on est rentré de Wattrelos, jeudi soir, sur Arte sûrement, était diffusé un reportage sublime sur Amy Winehouse. A craquer. Bouleversant. Du début à la fin. Elle est dans ce reportage infiniment belle. Sur la scène ou dans un bar, sous les flashs des photographes, les lumières artificielles des caméras, la nuit. Elle est belle dans ses amours, dans sa musique. Elle est belle dans sa souffrance, sa fatigue incommensurable, sa tragédie.
A Belgrade, devant des dizaines de milliers de spectateurs, au cours d’un grand festival de musique, elle s’approche du micro, dans un silence assourdissant, elle cherche son énergie très loin au fond d’elle-même. Rien ne vient. Le silence se dilate, des cris viennent du public. On a l’impression que ça crie en elle. Elle est à bout de force, elle est épuisée, elle ne chantera pas. Elle va et vient sur la scène comme si elle cherchait quelqu’un, quelque chose. Elle se tourne vers un des musiciens, puis s’assoit sur une enceinte de retour, la tête dans les mains. L’attente est longue, interminable. On se dit, pourquoi personne ne vient vers elle ? Enfin, les lumières s’éteignent sur la scène.
Elle n’aura pas chanté, ce soir-là, devant des dizaines de milliers de gens qu’Amy Winehouse faisait chavirer. Avant que la vie et ses angoisses ne la détruisent.

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