Une promenade (2)

Je suis allé aux cimetières de Ferfay, le plus ancien et le plus récent. Faut dire que c’était une belle fin d’après-midi ensoleillée, une lumière d’août. J’ai retrouvé du monde que j’avais oublié depuis longtemps. Pas vraiment oublié mais qui était sorti de ma tête. Quand on y allait avec ma mère et ma tante Georgette, quand j’étais tout jeune, à l’époque de la Toussaint, le cimetière me faisait peur ; les pas dans le gravier blanc, les paroles à voix basse et ma tante Georgette qui se cachait pour se signer (faut dire qu’on était dans un village communiste et qui plus est dans une famille de militants communistes très actifs). Et les tombes m’effrayaient. J’avais hâte qu’on quitte ce lieu. Aujourd’hui, il m’arrive régulièrement d’aller aux cimetières de Ferfay. J’ai souvent un plaisir particulier à faire le tour tranquillement du plus récent des deux, quelque soit l’époque. Faut dire qu’il est magnifiquement situé, au bout du village, le long du bois de Ferfay ; après le cimetière, on découvre la vallée de la Scyrendale et la campagne à perte de vue, jusqu’à la plaine des Flandres et la Belgique.  Dans le nouveau cimetière (comme on dit, même s’il existe depuis plus de trente ans) j’y connais plus de monde. J’ai un mot pour les unEs et pour les autres. Et parfois j’ entame une conversation, le plus souvent quand il s’agit de quelqu’unE que j’ai bien connuE. L’autre jour, j’y suis resté très longtemps. A bavarder. A me reposer. Je m’étais dit, qu’il fallait que je parle, j’avais besoin qu’on m’aide à prendre des décisions. Ou tout du moins qu’on veuille bien me donner des idées, des pistes de réflexion.

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