C’est une vie comme ça

Madame Serjack nous accueille dans un salon rempli de soleil. Elle nous offre un café et un siège. On pose notre caméra et quelques questions, auxquelles elle répond amplement. C’est une fille et femme de mineur qui parle, qui raconte la vie d’avant, la solidarité, l’animation et les jardins entretenus. Elle dit l’âpreté à la tâche de son père et de son mari, le père qui a gravi les échelons jusqu’à devenir porion, le mari qui s’est occupé du syndicat, qui allait chez les uns et chez les autres pour expliquer ce que les patrons allaient faire, les grèves. Ce mari actif qui pendant ses temps de vacances allait en Champagne faire les vendanges, avec une petite équipe d’ici. Vous comprenez, il leur fallait de l’air. Ce mari qui a écrit deux livres, un sur sa vie et un sur la mine. Elle raconte aussi comment leur fils est descendu, à seize ans, pour voir le fond, et comment il a dit qu’il n’y mettrait plus jamais les pieds. Elle raconte les rythmes de sa vie: les enfants à élever, le mari qui changeait régulièrement d’horaires de travail. Madame Serjack nous raconte tout ça dans son salon rempli de soleil, avec une rose posée sur la table et toutes les photos de ses enfants et de ses dix petits-enfants sur le mur. Elle s’apprête à rejoindre le cercle des médaillés du travail, comme tous les jeudis, depuis 26 ans.

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