C’était mieux maintenant

Madame Bichon nous attendait un peu plus tôt. C’est lundi, il neigeait, la route était boueuse et nous sommes en retard. Madame Bichon nous dit d’emblée qu’elle n’est pas à l’aise devant la caméra, mais elle a finalement plein de choses, de trucs, de machins intéressants à raconter sur la cité des Provinces où elle a presque toujours vécu. Quand elle raconte, on peut se figurer un tableau très vivant: les gens, dehors, qui sont liés par leurs relations de travail, de voisinage, d’amitié. Les enfants qui jouent dans les rues pavées ou « au champ » (qui était en fait une sorte de petit bois et qui est devenu le citystade). Les voisins qui se dépannent d’un peu de sucre ou d’un bricolage à accomplir.

Madame Bichon compare le passé et le présent. Si elle dit souvent que c’était mieux avant, en l’écoutant on trouve quand même que c’est pas mal maintenant aussi. Le monde a changé, c’est sûr. Peut-être effectivement est-il plus violent. Peut-être passe-t-on plus de temps devant la télé et moins de temps dans la rue, et ça distend les liens. Peut-être les enfants grandissent-ils avec un cadre moins strict. Pourtant, des personnes comme Madame Bichon, qui aiment à accueillir les étrangers, qui font attention à ce que les enfants d’aujourd’hui ne vivent pas les mêmes difficultés que les enfants d’hier, qui voient les qualités d’autres cultures que la sienne, des gens comme ça nous font nous dire que c’est pas si mal, maintenant, à la Cité des Provinces.

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