Portrait sensible – Dominique Sampiero

Peut-on imaginer le visage d’un arbre, d’un nuage ou d’une flaque?
Oui, en fermant les yeux,
Pour connaître celui des hommes, c’est pareil, il faut fermer les yeux et écouter la voix de celui qui parle, avec ses lianes, ses fougères, ses orages et ses averses.
Derrière le portrait des apparences se cache le portrait sensible, là où l’orgueil résiste, puis se moque des apparences, du pouvoir et de la réussite et fléchit vers les eaux tantôt sombres tantôt claires de la présence.
Rivière ou lac gelé, le silence est l’hiver de nos mensonges.
Derrière chaque mot, la lumière est précieuse, rare ou déferlante.
Derrière chaque mot, la vit nourrit la sève de notre parole et lorsqu’on l’écoute, rien, rien d ‘autre que la violence d’être ici, au bord du rire, au bord des larmes.
Derrière chaque mot, la faim, la pauvreté, la guerre, comme si de rien n’était.

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