René Francisco

Ontem quando voltamos de São Bernardo, vimos no centro da cidade pessoas subitamente indo sentar-se em cadeiras na frente de carros num cruzamento. Presenças incomuns, poéticas. Diferente do cotidiano. Pensamos que lembra o que fazemos. Um pouco. Pensamos também no artista cubano René Francisco, de quem fala Jacques Rancière em o espectador emancipado, apresentado há quatro anos na Bienal de São Paulo. Esse artista tinha usado o dinheiro de uma fundação artística para uma pesquisa sobre as condições de vida num bairro popular de São Paulo e decidiu, com outros amigos artistas, levar adianta a reforma da casa de uma velha senhora do bairro. Os artistas trabalharam como pedreiros, pinturos ou encanadores. Não mais fazer quadros, mas construir diretamente as formas da vida nova. As práticas da arte contribuem para desenhar uma paísagem nova do visível, do dizível e do praticável. A arte crítica desloca as pessoas das linhas de separação entre o documentários e a ficção, por exemplo. Para que a obra produza seu efeito político, o espectador deve ser convencido de que o que ela mostra é a conseqüencia de um sistema econômico capitalista globalizado que faz uns serem sempre mais ricos e outros sempre mais pobres. E não a loucura dos homens de modo geral…
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Hier quand on est rentré de São Bernardo au centre ville on a vu des gens venir subitement s’asseoir sur des chaises devant des voitures à un carrefour. Présences insolites, poétiques. Détournement du quotidien. On a pensé que ça nous ressemblait. Un peu. On a pensé aussi à cet artiste cubain René Francisco, dont parle Jacques Rancière dans le spectateur émancipé, présenté il y a quatre ans à la biennale de São Paulo. Cet artiste avait utilisé l’argent d’une fondation artistique pour une enquête sur les conditions de vie dans un quartier populaire de Sao Paulo et avait décidé avec d’autres amis artistes, de procéder à la réfection de la maison d’une vieille femme du quartier. Les artistes travaillaient comme maçons, peintres ou plombiers. Ne plus faire de tableaux mais construire directement les formes de la vie nouvelle. Les pratiques de l’art contribuent à dessiner un paysage nouveau du visible, du dicible, et du faisable. L’art critique déplace les lignes de séparation, entre le documentaire et la fiction par exemple. Pour que l’œuvre produise son effet politique, le spectateur doit être convaincu que ce qu’elle montre est la dérive d’un système économique capitaliste mondialisé qui fait les uns toujours plus riches et les autres toujours plus pauvres. Et non la folie des hommes en général…

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