« Je est un autre » Rimbaud

Il n’y a plus que ça qui compte : marcher. Au hasard, parce qu’on a décidé d’aller à droite, à gauche parce qu’on a décidé d’aller à gauche. Ou ailleurs. Sur des falaises, dans la campagne, au bord de la mer ou en ville. Peu importe au fond. Marcher. Puisque ça donne de l’importance à tout. C’est ce qu’on cherche, au fond. S’intéresser à tout et y trouver de l’intérêt. On n’est pas la même personne dix mètres avant ou dix mètres après. On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. C’est le mouvement qui compte, l’évolution. On existe parce qu’on est quelque part. On sent, à pied, combien on est une existence topographique. On trouve de l’intérêt à marcher sur du bitume tout neuf, qui vient d’être posé et réouvert à la circulation. Marcher sur une autoroute en construction et penser qu’on ne reviendra jamais à cet endroit là . Et si c’était ça la solution, marcher. Trouver, inventer toujours des bonnes occasions pour marcher. On peut toujours trouver des bonnes raisons de se mettre en route. Défier l’horizon par exemple parce qu’on est sûr qu’on va y trouver son double, notre partie manquante, qui ferait notre bien être à jamais, comme avant qu’on ne soit séparé.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.