l'autre dame

Quand on est allé chez Mme et Mr Martin, il y avait une autre dame qui ne voulait pas être dans le film. Mais qui voulait bien nous raconter la vie à la cité des cheminots. Quand on a derushé la cassette on a mis de côté tout ce que la dame disait et surtout on a bien fait attention de couper toutes les images où on aurait pu la voir. Elle nous a dit qu’elle ne partait jamais en vacances même si les cheminots pouvaient voyager gratuitement. Elle est restée très longtemps sur la cité des cheminots puis elle et son mari ont fait construire une maison à l’extérieur de la cité. Elle nous a dit que les cheminots pouvaient disposer d’une maison à la cité des cheminots jusqu’à la retraite mais qu’ensuite on les mettait dehors. Si les cheminots n’avaient pas prévu un autre logement, ils se retrouvaient dans des baraquements de l’autre côté de la ville. Ils ont fait  construire le long d’une rue où beaucoup d’autres familles de cheminots ont bâti leur maison. Comme si les cheminots voulaient rester ensemble. Dans les mines on pouvait garder la maison jusqu’à la fin de sa vie. Ou parfois il était proposé aux mineurs la possibilité de racheter leur maison de coron. A Ferfay les houillères voulaient raser la cité trois. On voulait envoyer les gens à Noeux les Mines. Et les houillères ont changé d’avis. Dans les mines on était livré au bon vouloir des houillères. Tout ça fait penser aux immeubles qu’on détruit dans le cadre des restructurations urbaines sans prendre en compte l’avis des habitants. C’est comme ça qu’on brise la vie des gens. On se sent jetés comme des choses sans importance. La dame nous a dit aussi que pour rien au monde elle n’irait vivre ailleurs.

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