Pas de porte

On allait offrir notre première chanson. Femme des années 80. Ca devait être un signe. On était 4. Accompagnés de Jean-Baptiste, la caméra encore dans le sac. Votre maman est là ? Elle est malade ? Une chanson, ça vous dit ? On a changé de chanson. Un chant africain, c’était quand même plus adéquat pour deux gosses de 8 ans. Elles ont écouté, comme ça, simplement. Elles ne nous ont pas lâché des yeux. On s’est étonné de la belle résonance de la cage d’escalier. La chanson s’est terminée, plus qu’on a terminé la chanson. Un quart de seconde, ça a duré. On était soulagé parce que c’était la première et que ça s’était bien passé. Elles avaient l’air contentes. Franchement. Sans plus. Mais pas moins. On les aurait bien filmé, comme ça, devant leur porte d’entrée. Jibé a dit qu’elles étaient pile dans le cadre. L’espace d’un quart de seconde, on avait tous été pile dans le cadre. Pas de trace de ça. Tant pis. Tant mieux. Une rencontre qui n’a pas cherché à être autre chose que ce qu’elle était exactement.

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