première dérive dans le quartier des Bossons

Une dame étend son linge dans son jardin. On engage la discussion, elle nous dit à quel point elle est heureuse de vivre dans ce quartier, elle sourit. Le matin, ce sont les oiseaux qui la réveillent. Et les primevères poussent comme ça,  » paf !  » toutes seules, rien besoin de faire. Elle aimerait bien rester le plus longtemps possible, car c’est un quartier « d’exception », avec des « gens d’exception ». Les maisons sont transmises au sein des mêmes familles de génération en génération. Elle adore vivre ici. Mais le loyer est cher, elle devra peut-être s’en aller un jour. En tout cas son petit chien blanc est tout content de nous voir. Lui non plus ne semble pas avoir envie de quitter le quartier.

Après, on rencontre Jacqueline Audemars. Sa belle villa rose aux volets verts se remarque tout de suite. L’intérieur de la maison est aussi fleuri que son beau jardin. Il y a un coin avec une quinzaine d’orchidées qui prennent le soleil, Jacqueline a la main verte. Arrivée ici en 1955, Jacqueline a vu le quartier se transformer, les immeubles pousser tout autour de sa maison, bouchant peu à peu toute la vue qu’elle avait sur le Jura, les montagnes, le lac. Mais ça ne la dérange pas, et elle accepte très bien ces changements. Elle regrette seulement un peu que les gens ne se rencontrent pas autant qu’ils pourraient.

Jacqueline a été longtemps très active au sein du quartier, notamment à travers son engagement intense au sein de la Société de Développement du Nord. Aujourd’hui, elle fait beaucoup moins de choses, parce que « ce n’est plus de [son] âge », mais elle continue d’écrire la Gazette du quartier, qu’elle met elle-même en page avec son ordinateur. Elle nous montre les derniers numéros de la Gazette. Un des articles est signé « Jacqueline et Archibald ». Archibald c’est son chat, un chat aussi élégant que le prénom qu’il porte, et qui est venu se faire caresser sur nos genoux sans problème. « Il aime beaucoup les visites » nous confie sa maîtresse.

Jacqueline nous parle du quartier, qu’elle adore, des combats qu’elle a mené au sein de la Société de Développement du Nord, de la cantine qu’elle a mis en place pour les enfants du quartier, des spectacles de Maurice Béjart qu’elle aime beaucoup, des « repas-saucisse » qu’on organisait avant dans le quartier. Au-dessus d’elle, il y a des photos de ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Mais elles ne sont pas actualisées, « ils ont tous beaucoup changé » nous avoue-t-elle. Heureusement, elle s’est inscrite sur facebook, qui est d’après elle un excellent moyen d’obtenir de belles photos récentes !

On boit un jus que Jacqueline nous offre gentiment, et on re-décolle. Sur le chemin du retour, on rencontre trois ados: deux garçons qui se font « maltraiter » par une fille, qui se tient derrière une caméra. On n’est pas les seuls à faire un film ici !

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