Un après midi à la Martinoire

On est parti avec Mourad et Camille à la rencontre des habitants du quartier de la Martinoire. A cette heure de la journée, en période de vacances scolaires, les rues sont étrangement vides. Alors on sonne aux portes. Un couple nous reçoit, chaleureusement. Nous expliquent qu’ils vont bientôt quitter le quartier pour la baie de Somme. Leur maison est vendue, les cartons sont prêts, ils donnent tout leur mobilier aux voisins et amis. Pour repartir à zéro, à soixante ans. Après avoir élevé sept enfants, ils veulent penser à eux et prendre comme ils disent « leur indépendance ». Ils nous parlent de la délocalisation, de la disparition programmée des classes moyennes, des pauvres, toujours plus pauvres, de la lâcheté des politiques. Ils se prêtent au jeu du portrait chinois. Puis on a vu le restaurateur de l’Orient Express. Il se désole de la situation de crise à la Redoute : les licenciements  impactent directement son commerce, c’est compliqué d’envisager de rester quand il y a de moins en moins de monde. Un homme nous a dit, la Martinoire, si c’est un plat, c’ est un plat à deux entrées, la Martinoire, si c’était une musique, ce serait les négresses vertes, pour le mélange des genres musicaux. Plein de gens n’ont pas voulu répondre parce qu’ils ne sont pas d’ici.

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