Ne pas se décevoir

Partir. Aller en porte à porte, même si c’est presque l’heure de finir, si on a froid et pas envie de sourire, y aller, se dépasser. En parler dans la voiture se dire qu’il est important d’aller au bout de ses engagements. Aller au bout pour ne pas décevoir, mais surtout ne pas se décevoir. Ne pas faire de compromis avec soi même. Envie d’être intransigeante. Et partir en porte à porte avec juste ses tracts et appareil photo, avec juste quelques « Il y a » imprimés. Partir en porte à porte, être rigoureux, reprendre à l’endroit exact où l’on s’est arrêté ce midi. Ne pas avoir de succès aux portes et rencontrer des gens dans la rue, leur lire des textes et se rendre compte que l’auberge où l’on dort, a été acheté par la grand mère de la passante, qu’elle avait 15 enfants, et que pour les faire vivre elle avait ouvert cet hôtel. Puis quelques pas plus loin, se faire inviter à entrer (quelle chance!) tout d’abord sur le pas de la porte et puis après les lectures que l’on commente sans cesse, avoir la chance de boire un café, et d’échanger autour de la table d’une belle maison de plus de 200 ans. Passer plus d’heure sans même s’en rendre compte à parler. Parler du féminisme, de la politique française, et de celle du Québec, de la neige et du froid, parler de syndicat et de la société de consommation qui nous grignote la tête, rire et être bien, repartir avant de lasser, en se disant sûrement au 8 ou au 9 pour le film spectacle.
Et puis rentrer au QG, content, et voir le soleil se coucher, le ciel multi-coloré, et avoir l’impression que si on n’y était pas allé, on aurait tout raté.

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