On a marché, beaucoup. On a traversé la ville, ses rues, ses impasses et ses chemins de terre. On a imaginé des lignes, on a tourné sur nous même et activé notre sens de l’orientation. Les chemins que l’on a pris ont façonné un plan imaginaire, notre image de la ville. On a dessiné des perspectives et transgressé les sens interdits. On a pris le temps de discuter, on appris, on a deviné, on a posé des questions, des questions bêtes, des questions pertinentes, des questions métaphysiques… On a sonné chez les gens, on a écouté les sons de leurs sonnettes, on a découvert leurs intérieurs, on à vu leurs portes rester fermées. On a entendu des histoires, des petites et des grandes, des timides et des expansives, on a su , on a compris parfois et d’autres fois le mystère subsiste. On nous a confié comme des secrets, des morceaux de vies, fragiles et instantanés. On a tenté de ne pas les laisser s’échapper. On a fait rire, on a ri. On a dansé, ou essayé.
Maintenant, rassembler tout ça, ramasser tout ça, organiser tout ça. Ça déborde. Qu’est -ce qui reste après ? Qu’est-ce qu’on retient ? Qu’est-ce qu’on emporte avec nous et qu’est-ce qu’on laisse sur place quand on s’éparpille ? Trop de mots débordent de ma caboche et ruissellent sur le clavier, trop de mots et en même temps pas vraiment assez pour dire. Comme toujours.