Un après-midi avec les enfants

Les enfants sont toujours contents de pousser les tables, si possible en faisant du bruit. Ils sont contents aussi quand Didier leur donne une baguette magique, ça leur permet de changer des choses à La Sentinelle : il font des travaux à La Poste et ils transforment tout le monde en éléphants et il accrochent un drapeau sur l’église. Les enfants sont aussi toujours contents quand il s’agit de taper sur la table avec le poing et de hausser la voix et même de crier Le Vaucluse, mais qui te parle du Vaucluse, j’ai coulé toute mon existence ICI, ICI, ICI J’TE DIS. Les enfants regardent le dessin de Marie et chuchotent, Oua, regarde, c’est toi qu’elle dessine.
À la récré pendant que Mourad danse et que les enfants dansent autour de lui, Didier et Marie parlent de ce moment au théâtre où le texte te rentre dedans, où le mot fait écho en toi. Comme par exemple quand Didi dit Tu es difficile à vivre, Gogo. Ce moment-là du texte de Samuel Beckett est toujours suivi d’un flou un peu vague, d’un silence dans lequel on voit passer sur le visage des enfants un air de déjà-vécu.

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