En passant

Ce qui est bien dans le porte à porte par équipe c’est qu’il faut trouver le rythme de l’endurance, pour traverser le temps et les différentes dynamiques. Parfois les portes s’ouvrent les unes après les autres avec des rires et des sourires, Entrez, asseyez-vous, vous voulez un café? On discute, on reste même un peu silencieux ensemble. Quand la porte se referme, on sonne à la porte suivante et l’ambiance change, il faut se réacclimater.
D’autres fois, les portes ne s’ouvrent pas, les façades restent muettes, impassibles. On perçoit un bruissement de rideau, une ombre derrière une porte vitrée. Ou alors si on ouvre, on ne veut pas parler, on ne veut pas être filmé. On pourrait dire que ça n’est rien, que ça nous est égal, mais subtilement l’humeur change, quelque chose de différent nous porte, une mollesse, un courant sombre, des pieds de plomb. Et puis ça revient. Une porte s’ouvre, une dame appelle sa fille, un enfant nous répond, l’humeur change à nouveau. Et comme ça de maison en maison le temps s’est étiré. On a pas marché tant que ça, mais on a beaucoup vécu. Parfois entre deux coups de sonnette on se pose des questions sur le sens de la vie.

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