J’ai entendu

L’appel à la prière, de près de loin, en sonnerie de portable, en décalé, j’ai entendu les cris des chats, belek belek souvent quand les hommes passent avec les carossas, première fois au Maroc ? Bienvenue au Maroc.

Le Maroc et la France ils sont mariés c’est comme des amoureuses, j’ai entendu la derbouka et le gambri.

J’ai entendu les issaouas, les gnaouas, le raï très fort chez les vendeurs de CD,  j’ai entendu : il pleut sur la ville comme il pleure dans mon coeur en darija.

J’ai entendu les menuisiers, les ébénistes, les ferrailleurs,  les lentilles tomber en cascade du sac, j’ai entendu le poisson frire, j’ai entendu la télé dans la rue, les machines à coudre.

Des voix caverneuses et d’autres claires, j’ai entendu des ventes à la criée, des rires, des rires, des rires beaucoup de rires. J’ai entendu des fous rires en réaction à nos essais de prononciation.

J’ai entendu le vendeur d’eau. J’ai entendu les oiseaux tous les matins, et les chiens toutes les nuits.

J’ai entendu le thé tomber dans le verre depuis là haut, la théière. J’ai entendu la mer et le vent.

J’ai entendu : Ambouktou, Paul !, prochain,  hophophop, donne moi de la magnésie, « Yallah », le bruit des appels, des réceptions, j’ai entendu des claquements de mains sur les cuisses, le crissement du cuir des guêtres. J’ai entendu des applaudissements.

J’ai entendu les freins du mini bus, j’ai entendu à gauche, à gauche à droite (la douce voix de Si Gaydi), le clic clac des tongues (non, ce n’est pas toujours Sophia). J’ai entendu la Batoucada résonner dans toute l’école de cirque, j’ai entendu des enfants.

J’ai entendu Machi Mouchkil (Pas  problème).

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