Qu’aurais-tu fait à sa place?

Au centre de formation du lycée Sainte-Marie, ce lundi matin, on propose aux lycéens en première et terminale de Bac Pro Service aux Personnes et aux Territoires (SAPAT) de découvrir l’histoire d’Antigone. L’histoire terrible d’Antigone s’inscrit dans celle de Thèbes : fille d’Œdipe, roi de la ville qui tua son père et épousa sa mère Jocaste. De cette union incestueuse vinrent au monde deux jumeaux Étéocle et Polynice, et deux filles Ismène et Antigone. Quand Œdipe apprend la vérité, il se crève les yeux et se retire du pouvoir. Jocaste se pend. Étéocle et Polynice vont donc prendre le pouvoir chacun à leur tour pendant un an. Mais rapidement Étéocle se l’approprie, Polynice quitte alors la ville pour revenir avec une armée. A son retour, les deux frères s’entretueront. Créon, l’oncle devenu Roi de Thèbes décide d’offrir une sépulture digne à Étéocle tandis que Polynice qui a fui la cité, sera laissé en pâture aux portes de la ville. Antigone en désaccord avec cette décision injuste, malgré la sentence irrévocable, la mort, ira recouvrir son frère, de terre. Ismène a tenté de la raisonner et de l’en empêcher, parce qu’il faut vivre pour eux, parce qu’on peut reconstruire sur des ruines, lorsqu’à cause du pouvoir, il y a eu massacre. Pourtant par ses convictions et sa désobéissance, Antigone sera emmurée vivante.

Quelles sont les résonances contemporaines de cette figure de rébellion de la mythologie grecque ? Cela nous parle de nos problèmes de famille, de nos relations de fraternité, de la violence. On a tous une Antigone au fond de nous-mêmes. On est prêt à tout parfois pour sauver un honneur.

20140414asl_antigonebacpro.jpg

Dorine, Maureen  et Amandine ont des questions à poser.

Qu’auriez-vous fait à la place d’Antigone ?
J’aurais fait comme elle. J’aime mon frère.
C’est important le famille. Antigone, elle est courageuse. Elle a bravé les lois.
Elle l’a fait parce qu’elle aimait son frère.
Ophélie n’aurait pas fait comme elle. Elle aurait négocié avec Créon.
Il y a bien une solution pour ne pas mourir.
Christelle aurait fait comme elle. La famille, c’est sacré.
Mes frères, c’est ce que j’ai de plus précieux.
Céline n’aurait pas fait comme elle. Je n’aurais pas brisé ma vie pour enterrer mon frère.
Cela dépend du rapport à la sépulture.
J’aurais fait comme elle. Son frère, c’est son sang.

Pour Typhaine, Antigone est courageuse.
Pour Christelle, elle est fidèle.
Pour Chloé, elle est merveilleuse.
Pour Anthime, Antigone est folle.

Mathilde demande : qu’est-ce qui te révolte dans la vie ?

L’injustice.
Notre génération, qui fume, qui fait n’importe quoi.
La pauvreté.
Le système, la vie c’est galère.
Les viols sur les enfants, les ados, les femmes.
Les enfants et les femmes battus.
Le gouvernement qui ne rime pas avec liberté, égalité, fraternité.
La violence.
La condition de la femme dans d’autres pays.

Céline aimerait savoir comment serait-elle Antigone, si elle était née en 1990 ?
Elle serait un peu comme tout le monde, elle sortirait tous les samedis soir.
Elle aurait du mal à trouver du travail.
Elle serait une punk à chien, rebelle.
Elle serait simple.
Elle aurait un look atypique.
Elle ne prendrait pas soin d’elle.
Elle serait bien habillée, bien maquillée.
Elle serait révolutionnaire.

Fanny, yeux noirs, cheveux noirs, pourrait jouer Antigone.

Est-ce qu’on a un destin ?
On a tous un destin, mais on peut le changer. Cela dépend des décisions qu’on prend dans la vie. On n’est pas destiné à être pauvre.
Benoît dit qu’il y a des choses qu’on ne peut pas changer, sa naissance, son décès.
Entre temps, on doit prendre sa vie en main.
Maureen trouve que notre vie a été écrite, on ne choisit pas notre vie. Ce qui doit arriver, arrivera.
Même si il y a des choses qu’on ne peut pas prévoir, chacun doit faire ce qu’il peut pour s’en sortir. Notre vie est entre nos mains nous disent Chloé et Christelle. C’est une question de chance, on a tous droit à notre part de bonheur.

Caroline nous dit que même si on est issu d’une famille d’ouvrier, on peut réussir. Parce que ce qu’on gagne, on sait ce que ça vaut. Quand on part en vacances, on y prend plus plaisir qu’un riche qui peut s’en payer autant qu’il veut. Quand on peut se payer un truc, on sait comment on l’a gagné. Tous les moments de joie et de malheur, ça forge le caractère. Et puis quand il y a un coup dur, on est habitué alors on passe plus facilement les obstacles. On se serre les coudes. Il y a plus de résistance dans une famille d’ouvriers. Devant la perte d’une personne de sa famille, on est tous égaux, qu’on soit riche ou pauvre.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.