Coucou de Monchecourt

Tandis qu’on fait un petit break d’une journée à Aire, Guy a joué hier soir La Brique à Monchecourt. A Monchecourt on a fait là aussi un portrait de village. A Monchecourt, en juin  2012. On a joué dans la même salle, salle des sports Griffon, rue Pierre de Coubertin. Hier, il y avait un baptême dans la salle communale attenante à la salle des sports. Les gens ont eu l’infinie gentillesse de ne pas mettre la musique trop fort, avant la fin du spectacle. Bien du monde. Pleine, la boîte de théâtre installée pour l’occasion dans la salle des sports. Marie, toute l’équipe de l’Hippodrome et de Monchecourt , Gaëlle de l’agglo de l’Ostrevent, ont fait un  super boulot.  Gaëlle a organisé dans l’après midi la Randonnée de la Brique pour engager les gens à assister au spectacle. Demain direction Aire sur la Lys pour tout le monde. Retour à Aire, dans le Pas de Calais, à une petite centaine de kilomètres de Monchecourt.

Une réflexion sur « Coucou de Monchecourt »

  1. Cher Guy,
    Comme tu ne le sais peut-être pas, dans ma voiture, je n’ai pas de GPS. Alors je regarde la route avant de partir, sur le site internet approprié. Puis (en général), je m’assure d’avoir une carte glissée dans la portière.
    Je suis partie hier soir assez tôt, un peu anxieuse tout de même car je venais de terminer un livre très sentimental de Pierre Loti, qui ne restera sûrement pas dans ma mémoire, mais dont la trame désespérée teintait encore ma soirée d’hier. Et si, comme Yann, je mourais pendant le voyage, ne revoyant jamais les miens? Je mets toujours un peu de temps à quitter une histoire. Généralement, longtemps après avoir refermé le livre, les personnages viennent encore me taper sur l’épaule, me causer ou s’assoir à côté de moi dans le bus.
    Mais j’avais fini par me décider à prendre la route. Suivant un récent conseil de Martine, j’avais fourré dans mon sac un pantalon de rechange, un pull, une bouteille d’eau. Puis, aussitôt sur la route, le bonheur de conduire dans ce jour finissant m’avait prise. Dans mon dos le soleil rouge crevait le ciel comme un oeil sinistre.
    Comme toujours sur l’A1 on était à touche touche et mes nuits interrompues des six derniers mois se faisaient cruellement sentir. Au pied des terrils, j’ai emprunté comme on me l’avait conseillé la rocade minière. Sur mes genoux, le petit papier où j’avais rapidement noté l’itinéraire. À la sortie 19, avais-je lu, sortir et au premier rond-point, prendre tout droit. Voilà que ça se gâtait. Il n’y avait pas de tout droit au premier rond-point. J’ai pris à droite. Au deuxième rond-point, à droite. J’ai pris tout droit vers Douai centre. Cuincy. Je pense à Quincy Jones. Les panneaux n’indiquent pas les noms des villages que je cherche, Roucourt, Monchecourt. Je tourne. Je tourne encore. Le spectacle commence dans une demi-heure. Vingt-cinq minutes. Un quart d’heure. Tu devines la suite. Perdue dans un de ces no man’s land contemporains, entre un centre commercial et un inextricable noeud autoroutier, je passe et repasse sans cesse sur le même rond point, sans comprendre comment en sortir. J’appelle à la maison. Raphaël, le bébé hurlant sur les genoux, tente de me guider à distance. Il s’énerve, je m’énerve. Je me perds d’autant plus. Ma fille veut me parler. Elle s’énerve. À 20h05, je décide la mort dans l’âme de faire demi-tour. J’allume la radio. Je reconnais chez la locutrice un imperceptible accent de chez moi, que j’ai perdu. Tendue vers les sons, traquant le moindre écho de mon pays d’enfance, j’oublie la route. réveil brusque : je me fais flasher à 94km/h au lieu de 90. J’aurais tant aimé voir La Brique.

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