La proposition d’Hervé à la terminale menuiserie : « Donner un mot – un seul – qui pour vous caractérise votre lycée. Puis faire un geste qui raconte ce mot. » Et ça commence. Et petit à petit on s’étonne de voir l’écart entre les mots proposés (prison, merde, ennui, pourri, nul…) et la façon dont chacun s’investit dans le jeu proposé. Tous se concentrent pour reproduire et s’approprier au mieux les gestes des autres, tous se mobilisent pour retenir l’enchaînement et pouvoir danser ensemble. Au fur et à mesure, entre les gestes donnés par les lycéens (des gestes qu’on utilise généralement pour dire sa colère ou pour insulter), Hervé propose d’intercaler des pas, des changements de directions, des inversions de jambes. Une chorégraphie se construit. Et la danse apparaît. On dirait qu’ils ont tous oublié de penser « prison-merde-ennui-pourri-nul ». Et quand la sonnerie retentit, personne ne s’arrête, personne ne part, on continue à danser, on veut reprendre. On recommence encore deux ou trois fois l’enchaînement fabriqué ensemble avant de se dire qu’il faut quitter la salle.