Deux journées à Aurillac qui font grandir

Deux jours d’intenses réflexions à Aurillac pour les conversations d’hiver organisées par l’équipe du festival d’Aurillac. On était un peu plus d’une vingtaine autour d’une grande  table recouverte d’une nappe rouge dans ce magnifique lieu de fabrique des Arts de la Rue, au domaine de Tronquières, à Aurillac. Tous venus pour parler d’utopie et d’art. D’un village idéal qui comporterait une centaine de personnes composées d’artistes (de rue et autres). Quel fonctionnement collectif possible ? Chacun a pris la parole à l’endroit de son utopie personnelle. Frédéric, qui préside aux destinées du familistère de Guise (dans l’Aisne où nous jouerons la Brique en fin de saison) est intervenu à plusieurs reprises pour replacer l’utopie dans l’histoire des idées et des expériences. Et bien sûr il nous a expliqué un peu plus précisément ce qu’était le familistère de Guise et l’exemple de communauté autogérée possible que représente aujourd’hui encore le fonctionnement de cet endroit. Et tout ce que cela a entraîné et entraine comme subversion des idées dans le cadre de la société néo libérale, à bout de souffle, dans laquelle nous vivons. C’est dans ce type de réunion et par l’intelligence de ses organisateurEs qu’on se rend compte du foisonnement et de la richesse des propositions à tous les niveaux et dans toutes les disciplines  du spectacle vivant et plus particulièrement en ce qui concerne le théâtre de rue. On ressort de ce genre de rencontres, ragaillardi, enthousiaste avec l’idée que ça cherche dans tous les coins et que même si on n’est pas tous d’accord sur la façon de faire, ça n’est pas un village (utopique) plus ou moins autogéré mais trente ou cent qui existent et naîtront dans un tout proche avenir. On a aussi beaucoup parlé d’action culturelle qu’on a bien vite remplacée par ce qui, pour chacun de nous sonne juste, fait sens dans tous les cas de figure,  c’est à dire, l’éducation populaire. Parce que les mots ont un poids politique et si on arrivait un tant soit peu à faire en sorte que ça bouge socialement et donc artistiquement, il faudrait revenir aux vrais enjeux de l’éducation populaire, la transformation sociale. Sans perdre de vue l’exigence artistique et l’invention créatrice sans qui, pour l’artiste et le public le discours n’est que profération…

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