De la fille au père

Arrivés au centre social de Dorignies, on entre et on passe devant « la cabine d’accueil ». Vous savez, les bureaux avec une sorte de plaque de plexiglas. Cette vitre n’existe pas ici, on rentre directement dans le bureau d’accueil et on papote quelques minutes. L’accueil est chaleureux, les gens du quartier rentrent avec le sourire.

Le père de Yasmina Bengriba (qui travaille au centre social) passe dire bonjour. Sa fille lui explique ce que l’on fait. Le QG est au première étage, ils montent en bavardant, on commence par entendre :

« c’est la première que tu montes à l’étage de mon lieu de travail. »

Yasmina nous présente son père. Il veut bien nous parler mais il est réticent à l’idée d’être filmé. Ses paroles nous transportent dans différentes époques et différents lieux forts du quartier. Arrivé dans le coin, il se rappelle les dires de ses parents sur la relation à accorder aux voisins, aux gens qui habitent pas loin, « il faut les rencontrer et bien s’entendre avec, c’est important » et c’est toujours ce qu’il s’est passé dans ses différents logements. Bonne nouvelle, lancé dans ses anecdotes, il accepte de venir jeudi 10h au Centre Social pour une conversation filmée, la journée commence bien.

Un nuage d’une mauvaise image traine autour du quartier, pourtant même s’il ne faut pas fermer les yeux devant des problèmes, rien ne peut stigmatiser ce lieu de vie où la culture venue du Nord de l’Afrique et celle de l’Est de l’Europe se mélangent  depuis des dizaines d’années.

Si certains problèmes existent, ils sont amplifiés par des regards venus de l’extérieur. Une dame explique que dans les années 70, elle n’osait pas dire à ses collègues le nom de son quartier. Heureusement, les personnes qui vivent à Dorignies depuis longtemps ou depuis peu, savent que cette image est fausse et qu’ensemble ils portent une vérité plus belle et plus douce et c’est cela qu’il faut faire jaillir et sortir du quartier.

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