On a smobé hier à Hermin

On a smobé toute la soirée à Hermin sous le chapiteau. On a bien fait de ramener un chandail, il faisait un tantinet frisquet. Tout s’est bien passé. Mais malgré les tournées de briques, on n’a pas fait le plein. Tant de gens, lors des porte à porte, nous avaient promis qu’ils viendraient ! Mais on a déjà analysé la situation… On s’était fait la remarque l’année dernière lors du Portrait qu’on a présenté à Estrée Cauchy. On a moins de monde qui vient au spectacle par ici que dans le bas-pays, situé au nord du Pas de Calais, à Lorgies, Hinges, Locon… Le bas-pays est plus proche de Lille. Les gens qui viennent habiter le bas-pays sont des néo-ruraux, qui, pour beaucoup travaillent à Lille, mais  participent pleinement à la vie associative des villages (les associations, les clubs de sport, l’assemblée communale etc). Le mélange des nouveaux et des anciens habitants se passent bien. Les nouveaux participent au re-nouveau des villages. Par ici, ce sont des enfants de mineurs qui ont fait bâtir, dont les parents habitaient déjà dans les villages et qui n’ont pas l’habitude d’aller au spectacle. Ils perpétuent, reproduisent les habitus de la culture minière qui nous condamnait à un repli fragile sur nous mêmes et nous barraient le chemin vers l’autre (et vice versa). Mais à l’époque il y avait les syndicats et les partis politiques (socialiste et communiste principalement) qui fédéraient les gens, les rassemblaient pour participer d’une réflexion sur le monde  et d’une critique des rapports sociaux. Aujourd’hui l’impact des partis et des syndicats dans ces milieux est réduit à néant. Le repli sur soi s’organise autour de la famille, des biens de consommation et les questions de sécurité. On a beau installé un magnifique chapiteau au bout du village dans une atmosphère bucolique, pastorale, les gens n’ont pas le goût de venir. On a tout de même smobé devant une petite centaine de personnes et la soirée s’est très bien passée. On est ensuite resté au bar de la salle des fêtes au delà du raisonnable. M. le maire d’Hermin était enchanté, d’autant plus qu’il nous avait fourni les briques et le kärcher pour la customisation des briques-flyers.

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