au bord du lac Baïkal

Par association d’idées, de manière un peu surréel, je pense alors aux dernières pages de la vie en Sibérie. L’auteur du livre raconte six mois passés en Sibérie. Dans une cabane. Le jour de partir, il est avec ses deux chiens dont il va devoir se séparer et qu’il aime plus que tout. Il attend qu’on vienne le chercher sur les bords du lac Baïkal quand il s’aperçoit soudain qu’un de ses chiens s’est attaqué à une couvée de canards sauvages. Des oiseaux migrateurs venus de très loin (du fond des temps, ils font depuis toujours des milliers de kilomètres, tous les ans) pour mettre au monde leurs petits. Il est trop tard pour réagir. Quand il arrive près du nid, le chien a tué toute la couvée. Il s’en retourne attendre qu’on vienne le chercher. Il n’a aucune envie de partir parce qu’il a vécu des moments uniques, des moments de merveilles absolues, seul dans sa cabane au bord du lac Baïkal. Il attend et il entend au loin les cris, les longs gémissements de la mère, de la bête qui en un instant a perdu l’ensemble de sa progéniture.  Alors il écrit, il y a des jours,  des putains de journées qui sont mortifères.

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