on est déjà au mois de mai et je n’arrive pas à m’y faire

Des journées de chaleur impossible. Qui l’eut cru ? Quand nous étions à Dunkerque dans l’appartement du Bateau Feu au mois de mai, nous avions réclamé du chauffage parce qu’il faisait encore une température d’hiver. Nous préparions notre Veillée des Veillées et en particulier la Veillée décalée où nous avions mis en scène une caricature des coulisses de nos Veillées ; on s’était dit qu’on voulait prendre de la distance par rapport à nous-mêmes et créer un spectacle drôle. Au résultat la Veillée décalée a été fraîchement reçue. C’était drôle mais c’est comme si on faisait rire au mauvais endroit. En le faisant on ne s’est rendu compte de rien. On n’a pas entendu quand on nous disait qu’on faisait fausse route. On peut toujours pensé après coup qu’on aurait dû faire ceci et cela. Si tel était le cas nous n’aurions jamais besoin de répéter et est-ce que ça vaudrait le coup encore ? On s’en est voulu parce qu’on avait tout bien fait ce qu’on devait faire pendant ces deux ans de résidence à Dunkerque ! Mais je crois qu’on peut dire qu’on n’a pas été clair dans les consignes qu’on a données à Thomas qui a fait la mise en scène de la conférence décalée. Ce sont les erreurs qui font grandir. On n’est pas au bout de nos peines. On en verra d’autres. Ce qui ne tue pas rend plus fort (Nietszche). Et ça n’est qu’un spectacle. Ça n’est pas la fin du monde. Mais c’est bizarre, c’est comme si on avait voulu montrer qu’on n’était pas ce qu’on montre à longueur d’années dans nos Veillées. Comme s’il s’agissait d’ attrister le spectateur (sans en avoir conscience), nous qui, comme Albert Camus, clamions partout qu’il n’y a pas de honte à choisir le bonheur.

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